Cirrhose du Foie et Remèdes Naturels – 4 Plantes

Cirrhose du Foie et Remèdes Naturels

La cirrhose du foie est une maladie grave caractérisée par une lente dégénérescence des tissus hépatiques dans lesquels apparaissent des nodules et une fibrose qui empêchent le bon fonctionnement de cet organe vital.

Les causes de cirrhose du foie comprennent l’alcoolisme, le virus de l’hépatite B et C, certaines maladies génétiques (maladie de Wilson, hémochromatose, etc.), l’insuffisance cardiaque droite prolongé, la cholestase extra hépatique prolongée, la galactosémie, le syndrome métabolique, le syndrome de Budd-Chiari, les maladies de surcharge en glycogène, certaines maladies auto-immunes et certains médicaments.

Quels remèdes naturels à base de plante peuvent aider un patient qui souffre d’une cirrhose du foie ? Découvrez 4 plantes médicinales qui ont fait l’objet de recherches scientifiques et qui s’avèrent efficaces pour traiter naturellement les cas d’hépatite et de cirrhose du foie.

1. Chardon-Marie (Silybum marianum)

En phytothérapie, le chardon-Marie, originaire d’Europe du Sud, est probablement l’un des remèdes les plus connus pour soigner naturellement une hépatite toxique, une hépatite virale, un ictère (jaunisse) ou une cirrhose en complément des traitements classiques.

Cette plante médicinale contient un ingrédient actif connu sous le nom de silymarine. La silymarine contient 50 à 70% de silybine (encore appelée silibinine), la substance la plus active pour protéger le foie. La silybine possède de fortes propriétés antioxydantes et des effets détoxifiants et hépatoprotecteurs.

En 2004, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a reconnu l’emploi d’extraits standardisés de chardon-Marie dans un traitement complémentaire des hépatites aiguës et chroniques provoquées par l’abus d’alcool, certains médicaments et substances toxiques.

Les premières recherches ont suggéré que les principes actifs du chardon-marie peuvent être utiles pour les personnes souffrant d’une maladie hépatique liée à l’alcool, mais d’autres recherches sont encore nécessaires.

Le docteur P. Ferenci du Département de gastroentérologie et d’hépatologie à l’Université de Vienne, explique que le chardon-Marie est capable de protéger les animaux contre la toxicité hépatique induite par divers produits chimiques.

Afin de confirmer cette découverte chez les humains, une étude clinique a été conduite sur un total de 170 patients atteints de cirrhose. Environ la moitié des sujets ont reçu 140 mg d’un extrait de chardon-marie trois fois par jour, tandis que l’autre moitié a reçu un placebo. La durée moyenne du traitement était de 41 mois. Le taux de survie à quatre ans était de 58% dans le groupe des patients ayant reçu un extrait de chardon-marie, contre seulement 39% chez les patients ayant reçu un placebo.

Les marqueurs d’intoxication hépatique (AST, ALT, Gamma-GT, Bilirubine totale, etc.) sont des substances dont le dosage permet de suivre l’évolution d’une hépatite. Un essai clinique a révélé que les principes actifs du chardon-marie contribuent à abaisser ces marqueurs, ce qui indique les bienfaits thérapeutiques de ce remède naturel sur le tissu hépatique abîmé qui se régénère !

Les chercheurs n’ont rapporté aucun effet secondaire et ont conclu que le chardon-marie était efficace pour réduire la mortalité chez les patients atteints de cirrhose.

Emploi du chardon-marie : Le chardon-Marie est disponible sous forme d’extrait liquide, de capsules et de teinture. On trouve sur le marché un remède supérieur : du phytosome de silybine, une forme pharmaceutique 5 fois plus assimilable qu’un extrait classique de chardon-marie. Les phytosomes sont des substances qui associent la silybine à un extrait végétal à la phosphatidylcholine. La phosphatidylcholine qui passe très facilement la barrière intestinale va emmener avec elle la silybine afin que cette dernière puisse se retrouver dans la circulation sanguine et agir sur le foie.

Consultez votre docteur pour le dosage approprié selon votre pathologie et vos antécédents médicaux.

Effets indésirables du chardon-marie : Alors que le chardon-Marie est généralement considéré comme manifestant peu d’effets secondaires, il a été signalé qu’il pouvait causer des maux d’estomac ou qu’il agissait comme un laxatif. Les femmes enceintes ou qui allaitent ne devraient pas utiliser de chardon-Marie.

Comme avec n’importe quelle plante, des interactions avec d’autres plantes médicnales, médicaments ou suppléments sont possibles, donc l’utilisation du chardon-Marie devrait être discutée avec un professionnel de la santé qualifié.

2. Le buplèvre chinois et le buplèvre kaoi (Bupleurum chinense, Bupleurum kaoi)

Il existe plus de 20 espèces de buplèvre, la plupart poussent dans le nord-est de la Chine. Le buplèvre kaoi (Bupleurum kaoi) quant à lui pousse à Taiwan.

La racine du buplèvre chinois connu surtout sous le nom chai hu, a été utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise pour soigner diverses maladies du foie. Cette plante médicinale de la famille des astéracées, contient des substances anti-inflammatoires connues sous le nom de saïkosaponines. Les saïkosaponines sont principalement isolées des racines de la plante, bien qu’on les trouve également dans les feuilles.

Le Dr Liu C.T et ses collègues de l’Université nationale de Taiwan ont rapporté dans une publication scientifique que les saïkosaponines trouvées dans le buplèvre kaoi (la variété originaire de Taiwan) pourraient être utiles pour traiter la cirrhose.

Cette équipe de chercheurs ont préparé une infusion de feuilles de buplèvre pour tester ses propriétés antioxydantes ainsi que son activité hépatoprotectrice en laboratoire. Les résultats ont effectivement confirmé que cet infusé de plante médicinale possède des vertus antioxydantes et est capable de diminuer la toxicité hépatique causée par l’exposition à l’acétaminophène et au tétrachlorure de carbone.

Emploi du buplèvre : L’industrie pharmaceutique vend de la buplèvre sous forme normalisée en capsule ou en extrait. Puisque l’activité thérapeutique peut varier dans les produits commerciaux, les utilisateurs doivent suivre les instructions fournies sur l’étiquette du produit.

Bien sûr, si vous achetez les racines séchées de buplèvre, vous pouvez préparer un thé ou un infusé en les ajoutant à de l’eau chaude (après les avoir coupées en petits tronçons). Laissez passer 10 minutes avant de boire lentement l’infusion.

Effets indésirables du buplèvre : Consommé à des doses élevées, le buplèvre peut entraîner une rétention d’eau, une inflammation de la muqueuse gastro-intestinale, une constipation, des nausées et des vomissements.

3. La réglisse (Glycyrrhiza glabra)

Cette plante a été utilisée depuis l’Antiquité en Chine et à Rome. Alors que la réglisse a traditionnellement été utilisée dans le traitement des maladies respiratoires et gastro-intestinales, des études indiquent que c’est aussi un remède naturel pour traiter la cirrhose du foie.

Deux de ses principaux composants sont la glycyrrhizine et l’acide glycyrrhétinique. La glycyrrhizine possède des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent conduire à son efficacité dans le traitement de la cirrhose.

Le Dr Kumada du Département de gastro-entérologie de l’hôpital Toranomon à Tokyo, au Japon, a rapporté que l’inflammation provoquée par l’hépatite C peut entraîner une cirrhose du foie et éventuellement un cancer du foie.

Ce docteur déclare qu’une préparation de glycyrrhizine a été utilisée pendant de nombreuses années pour traiter des patients japonais atteints d’hépatite ou de cirrhose.

Dans un essai clinique que le Dr Kumada a dirigé, les patients qui ont reçu une préparation à base de glycyrrhizine ont montré une diminution de l’inflammation du foie après 4 semaines de traitement.

En outre, après 8 semaines de traitement chez des patients atteints d’hépatite, les bienfaits de la glycyrrhizine ont été visibles sur un examen microscopique du tissu hépatique. Et parmi ces patients, beaucoup moins ont développé une cirrhose du foie.

L’auteur conclu en déclarant qu’un traitement à long terme avec une préparation à base de glycyrrhizine est utile chez les patients atteints d’hépatite et peut prévenir l’incidence de la cirrhose et du cancer du foie.

Les recherches en laboratoire montrent que la glycyrrhizine accélère la régénération hépatique et réduit rapidement les activités des transaminases sériques chez 70% des rats partiellement hépatectomisés.

Emploi de la réglisse : Actuellement, les entreprises pharmaceutiques sont à la recherche d’un moyen de produire un analogue synthétique de la glycyrrhizine. En l’absence d’un supplément de glycyrrhizine, les racines de réglisse peuvent être séchées et broyées puis utilisées pour faire une décoction afin d’obtenir un liquide concentré sucré et collant.

Puisqu’une dose raisonnable et sans danger pour la santé n’est pas connue, il est conseillé pour commencer de consommer une petite quantité de réglisse, puis d’augmenter lentement la dose pour qu’elle soit tolérée. Il est recommandé de ne pas dépasser 12 g de racine par jour.

Effets indésirables de la réglisse : La plupart des gens peuvent utiliser la réglisse en toute sécurité pour traiter la cirrhose. La majorité des événements indésirables signalés sont survenus après la consommation de grandes quantités de réglisse.

Contre-indications de la réglisse : L’utilisation de la réglisse en prises répétées doit être évitée chez les femmes enceintes ou allaitantes et chez les personnes qui souffrent d’hypertension artérielle et d’insuffisance rénale.

Comme avec tous les remèdes à base de plantes pour la cirrhose, il est important de prendre de la réglisse en suivant les conseils d’un professionnel de la santé.

Puisque la plupart des articles en français déconseillent l’usage de la réglisse en cas de cirrhose du foie, voici les références sur lesquelles nous nous sommes basées pour écrire les informations ci-dessus :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9570253

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4052927/

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0014299907011855

4. Le Cordyceps (Cordyceps sinensis)

Le cordyceps est un champignon comestible en forme de chenille qui pousse à plus de 4000 mètres d’altitude en Asie. Ce champignon a des vertus antioxydantes et immunostimulantes.

Des études chinoises montrent que le cordyceps est un remède naturel qui a la propriété thérapeutique d’améliorer la fonction hépatique chez les personnes atteintes d’hépatite et/ou de cirrhose.

Les docteurs Yu-Kan Liu et Wei Shen du Département de gastroentérologie de l’hôpital de Chongqing en Chine, ont cherché à vérifier l’action médicinale du cordyceps chez des rats atteints de fibrose hépatique qui conduit à la cirrhose.

10 jours avant d’induire la fibrose hépatique, ces chercheurs ont administré à ces rats soit un extrait de cordyceps soit un placebo afin de comparer les résultats après 8 semaines de traitement. Au terme de cette étude animale, les échantillons de sang et de tissus hépatiques ont été examinés.

Comparés au groupe placebo, les rats ayant reçu du cordyceps avaient des taux réduits d’enzymes hépatiques (ce qui suggère une réduction des dommages au foie). L’examen du tissu a également révélé une diminution du collagène, un contributeur majeur à la formation de fibrose.

Le Dr Gong H.Y du département des maladies infectieuses à hôpital de Changsha en Chine a mené une étude sur 25 patients atteints d’hépatite B chronique. Ces patients ont été traités avec des extraits de cordyceps sinensis pendant 3 mois.

Cette étude a montré que certains marqueurs de l’immunité avaient augmentés, tandis que les concentrations de collagène avaient diminué. Ces résultats suggèrent que le cordyceps sinensis peut être utile dans la prévention de la fibrose hépatique chez les patients atteints d’hépatite B, ce qui pourrait diminuer l’incidence de la cirrhose.

Posologie du cordyceps : Il semble que 3 grammes par jour de cordyceps sinensis est une dose raisonnable, bien que les praticiens médicaux traditionnels chinois peuvent suggérer jusqu’à 9 grammes de cordyceps sinensis en poudre par jour.

Effets indésirables du cordyceps : Il semble que l’utilisation de cordyceps sinensis ne présente aucun danger particulier pour la santé, ne provoquant pas d’effets secondaires importants. Il n’y a pas de données disponibles sur l’innocuité du cordyceps chez les jeunes enfants, les femmes enceintes, les femmes qui tentent de devenir enceintes, les mères qui allaitent ou les patients atteints d’une grave maladie du foie ou des reins. Cependant, il y a eu au moins deux rapports de cas d’empoisonnement au plomb.

Sur la base de cette déficience d’informations, il est prudent d’utiliser le cordyceps sinensis uniquement sous la supervision d’un professionnel de la santé qualifié.