Le syndrome des yeux secs, la xérophtalmie, la kératite sèche (keratitis sicca), la kératoconjonctivite sicca (KCS), la sécheresse oculaire ou encore le syndrome de sécheresse oculaire (SSO) sont autant d’expressions qui désignent en fait une seule et même pathologie qui touche environ 7 % de la population.
Cette maladie chronique affecte plutôt les personnes âgées (environ 75 % des personnes de plus de 65 ans ont les yeux secs) et principalement les femmes.
Quels sont les symptômes courants du SSO ? Quelles sont quelques-unes des causes fréquentes du développement de la sécheresse oculaire ? Quel traitement existe-t-il ? Comment peut-on prévenir la kératite sèche ou le syndrome des yeux secs par l’alimentation ?
Yeux secs – Pourquoi ?
Les larmes sont importantes pour la santé des yeux et la clarté de la vision puisqu’elles humectent et lubrifient l’œil. La quantité de larmes produite est habituellement de 0,1 ml par heure. Les larmes (ou le film lacrymal) sont composées de trois couches :
> 1) Une couche externe huileuse en contact avec l’air ambiant, contenant des acides essentiels oméga-3 et oméga-6 provenant des glandes de Meibomius et des glandes de Zeis situées au niveau des paupières. La couche lipidique empêche une évaporation rapide des larmes et protège nos yeux des agressions extérieures (poussières, allergènes, etc.) Elle lubrifie également la paupière au cours des clignements.
> 2) Une couche intermédiaire aqueuse produite par la glande lacrymale et par les glandes de Krause et de Wolfring. Elle assure une hydratation et une oxygénation correcte à la surface oculaire et lave en permanence la surface de l’œil. Les antibiotiques naturels renfermés dans la couche aqueuse tels que le lysozyme et la lactoferrine, combattent les infections.
> 3) Une couche interne de mucus (mucine) produite par des glandes situées dans la conjonctive. Cette couche permet de répartir et maintenir la couche aqueuse d’une façon uniforme sur l’œil (rôle surfactant).
La sécheresse des yeux peut résulter d’un déséquilibre entre ces couches et d’une distribution inégale des larmes sur l’œil. Le vieillissement altère le fonctionnement des glandes qui produisent la couche huileuse. Il en résulte une évaporation rapide des larmes, ce qui entraîne une irritation locale et la production d’un larmoiement reflexe.
Comme nous allons l’expliquer plus loin, une nouvelle étude montre qu’un régime alimentaire approprié peut prévenir le SSO en contribuant à une meilleure production de lipides.
Sécheresse oculaire – Symptômes
Les symptômes d’une sécheresse oculaire sont les suivants : picotements, irritation avec rougeur oculaire, sensations de brûlure, sensation de grains de sable ou de corps étranger, sensation de sécheresse, forte fatigue oculaire, sensibilité à la lumière vive, photophobie, sécrétions excessives de mucus, diminution de production de larmes, difficulté à cligner des yeux, diminution de la vision.
Sécheresse Oculaire – Causes
Une multitude de facteurs sont en cause dans l’apparition des symptômes du syndrome de sécheresse oculaire ou syndrome des yeux secs.
Citons les principales causes : des changements hormonaux (ménopause, règles, grossesse), des maladies auto-immunes (syndrome Sjögren), l’inflammation oculaire (allergie) ou des paupières (blépharite), la pollution (fumées), le tabagisme, le travail sur ordinateur (devant l’écran), la lecture prolongée, un temps prolongé à regarder télévision, l’air conditionné, un temps très sec, le port des lentilles de contact, la prise de certains médicaments (contraceptifs, antihistaminiques, antidépresseurs, traitements de l’acné), l’anomalie de la glande lacrymale, un déficit d’acides gras oméga-3 et oméga-6 dans l’alimentation et une carences en vitamines.
Sécheresse Oculaire – Traitement Classique
Selon la ou les causes diagnostiquées, on cherchera évidemment à prévenir le développement du syndrome des yeux secs ou syndrome de sécheresse oculaire.
Le traitement de la sécheresse oculaire consiste habituellement à instiller des gouttes oculaires appelées ‘larmes artificielles’ dans les yeux, de préférence sans conservateur, afin d’humidifier les yeux. Ces larmes artificielles peuvent être employées une ou deux fois par jour ou plusieurs fois par heure. Des pommades hydratantes, souvent appliquées au coucher, sont parfois prescrites par les ophtalmologistes (spécialistes des yeux).
Sécheresse Oculaire – Yeux Secs et Alimentation
Lorsque nous vieillissons, notre corps produit de moins en moins d’huile. Et cette pénurie en huile peut avoir un effet direct sur la composition lacrymogène. Une alimentation riche en acides gras essentiels poly-insaturés oméga-3 permet de prévenir l’apparition du syndrome des yeux secs.
Une équipe de chercheurs américains affiliée à l’école de médecine de Harvard en Angleterre ont mené une étude récente sur les habitudes alimentaires de plus de 32.000 femmes âgées de 45 à 84 ans. Environ 1.500 sujets ont été diagnostiqués avec le syndrome de sécheresse oculaire ou SSO.
L’analyse des données a permis de comprendre le lien entre l’alimentation saine et la prévention du SSO. En effet, les femmes qui avaient la plus faible consommation d’acides gras oméga-3 ont été de 20% plus susceptibles de développer le SSO par rapport aux femmes ayant l’habitude de consommer des aliments riches en acides gras oméga-3. Les Oméga-3 provenant du thon contribuent davantage à la prévention de l’apparition du syndrome de sécheresse oculaire. Par exemple, les femmes qui ont eu l’habitude de manger cinq portions ou plus de thon par semaine ont réduit le risque de SSO de plus de 65 % par rapport aux femmes qui ont intégré dans leur régime alimentaire une seule portion de thon par semaine.
Sources des Acides Gras Oméga-3 et Oméga-6
Les acides gras oméga-3 jouent un rôle important dans la régulation des fonctions cardio-vasculaires comme la fréquence cardiaque, la dilatation des vaisseaux sanguins et la coagulation du sang. Par contre, les acides gras oméga-6 favorisent l’inflammation et ont un impact négatif sur le système immunitaire de l’organisme. C’est pourquoi il est préférable de privilégier l’apport alimentaire en acides gras omégas-3 pour prévenir et soigner le syndrome des yeux secs.
Sachez que les oméga-3 et les oméga-6 sont classés acides gras essentiels, car l’organisme humain en a absolument besoin mais ne peut les produire lui-même. Le rapport entre les oméga-3 et oméga-6 le plus favorable pour la santé est de l’ordre de 1:1, c’est-à-dire une alimentation qui fournit les deux sortes de graisses dans une même proportion.
Hélas, les oméga-6 sont très abondants dans les aliments qui ont subi des transformations agroalimentaires, ce qui fait que de nombreuses personnes consomment des aliments avec un rapport de l’ordre de 1:20 (une portion d’acide gras oméga 3 pour 20 portions d’acide gras oméga 6) !
Il est vrai que les noix et les graines de lin fournissent des acides gras oméga-3, mais seulement le poisson contient de l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et de l’acide docosahexaénoïque (DHA). Il a été démontré que la combinaison de ces deux acides gras essentiels aide à prévenir la dépression, ainsi que les maladies cardiaques, la maladie d’Alzheimer, l’arthrite, la grippe, l’hyperactivité, et même certaines formes de cancer.
Yeux secs et alimentation
Le gros inconvénient avec la consommation de poisson riche en acides gras oméga-3 tels que le thon, l’espadon et le saumon c’est qu’ils contiennent souvent du mercure ! La viande rouge est aussi une bonne source d’oméga-3, mais uniquement lorsque la viande provient d’animaux sauvages ou d’élevage commercial lorsque les animaux n’ont pas été engraissés avec des céréales fourragères.
Ce qui nous amène à penser qu’il est préférable dans ce cas de prendre des suppléments d’huile de poisson. Les fabricants de compléments en oméga-3 éliminent ces polluants par divers procédés. Ils ne contiennent aucune trace de mercure et fournissent un moyen facile d’assurer un bon apport d’acides gras oméga-3.
>> Voir aussi un supplément naturel constitué de lutéine, 20 mg par gélule, le meilleur des actifs d’origine naturelle pour assurer une protection anti-âge de l’oeil contre le vieillissement oculaire.