Avant d’énumérer quatre excellents conseils sur la façon de se délivrer du piège de l’alcoolisme, il serait bon d’expliquer en préambule la différence qui existe entre l’ivresse et l’alcoolisme.
Différence entre Ivresse et Alcoolisme
L’ivresse est ce qui résulte d’une consommation excessive d’alcool. Quand on est ivre, on ne maîtrise plus momentanément ses capacités physiques et mentales. Mais quelqu’un qui est pris de boisson n’est pas forcément un alcoolique. De même, tous les alcooliques ne s’enivrent pas. Il se peut qu’un alcoolique en voie de guérison ne boive pas du tout. Cependant, il est toujours alcoolique. S’il commence à boire, il finira par ne plus être maître de lui.
Alcoolique Anonyme – Un Témoignage d’une Femme Alcoolique
« Je ne peux décrire l’horrible combat qui eut lieu au fond de moi. Après chaque beuverie, j’étais envahie par un sentiment de honte et de culpabilité insupportable. Je faisais la promesse de ne plus jamais recommencer. Mais je cédais toujours. L’alcool provoqua progressivement un changement profond de ma personnalité. Je devins agressive et violente. Je battais mes enfants tout en étant persuadée d’avoir raison. »
« Quand je regarde les choses avec le recul du temps, je constate que j’étais furieuse contre moi-même. Je devins méfiante et paranoïaque. Des amis sincères me conseillèrent de boire moins, d’être modérée. J’eus la certitude que le fait de changer de boisson serait la solution à mon problème. Je me mis donc à boire du vin. Et malgré ces différentes tentatives, je ne parvins pas à boire moins. »
« Avec les années, je continuai à boire en secret et beaucoup plus qu’on l’aurait cru. Je pouvais garder mon emploi, m’occuper de ma famille et de mon foyer, et cela tant que j’avais de l’alcool. Pour le cacher aux yeux des membres de ma famille, je passai maître dans l’art de la dissimulation. »
« Les bouteilles qui se trouvaient dans le placard à liqueurs de la salle à manger n’étaient qu’une façade. Ma famille pouvait les vider, j’avais d’autres bouteilles cachées. À un moment donné, j’avais vingt-cinq bouteilles dissimulées dans différents endroits — la salle de bain, le garage, la voiture, la lingerie, mon sac à main et les tiroirs de ma coiffeuse. »
« Pendant toute cette période, ma famille n’ait pas parvenu à me persuader que j’étais alcoolique. « Regardez-moi!, disais-je pour me défendre. Je ne suis pas une clocharde! Je vous ai élevés tout en occupant un emploi. Comment pouvez-vous même penser que je sois une personne aussi affreuse? » _ Personne anonyme_
1er Conseil: Reconnaître le Vice
Comme le témoignage cité plus haut l’enseigne, Il n’est jamais très facile qu’un alcoolique reconnaisse qu’il a un problème dû à l’alcool, qu’il est dépendant de l’alccol. La majorité des alcooliques nient leur problème et disent : « Je peux m’arrêter quand je veux », « je ne suis jamais soûl ».
Cela signifie-t-il qu’ils sont des ivrognes invétérés et non repentants? Pas nécessairement. Il faut admettre que très souvent la réalité de leur situation leur échappe. Leur condition les affecte sur les plans physique, mental et émotionnel.
Pourquoi l’alcoolique ne se rend-il pas compte de ce qui lui arrive ?
La culpabilité, la honte et le remords l’envahisse peu à peu. Dès lors, pour parvenir à s’assumer, l’alcoolique va employer inconsciemment trois moyens de défense :
>>> La justification de sa conduite: Il se trouve une quantité d’excuses pour expliquer qu’il boit, du genre « je suis nerveux », « je suis déprimé », « je n’ai goût à rien ».
>>> Le refoulement : Il escamote les incidents pénibles dus à la boisson et acquiert la conviction qu’ils ne se sont jamais produits.
>>> Les souvenirs euphoriques : Par moments, il garde un souvenir euphorisant des moments passés à boire. Il dira: « D’accord, j’ai bu un coup hier soir, mais j’étais en forme », alors que de toute évidence, il n’avait pas du tout la forme. L’alcool a altéré sa perception.
Si vous vous demandez si vous avez un problème avec l’alcool, c’est un bon début pour pouvoir se sortir de ce cercle vicieux. Analysez votre situation. Voici quelques-uns des symptômes caractéristiques liés à l’alcoolisme : Boire d’un trait, boire en cachette, être le premier à boire, commencer à perdre la maîtrise de soi, changer ses habitudes en matière de boissons (changer un type d’alcool par un autre), essayer d’arrêter de boire, être anxieux, manifestation d’un délirium tremens.
Tentez de voir clair dans votre situation actuelle. Si vous rencontré des problèmes au travail, dans le cercle familial et au niveau de votre santé, quelle est la cause de ces soucis ? Buvez-vous parce que vous avez des problèmes ou avez-vous des problèmes parce que vous buvez ? Une réponse réfléchie et honnête vous aidera probablement à reconnaître que vous avez besoin d’aide.
2ème Conseil: Rechercher de l’Aide
Pourquoi rechercher de l’aide ? Le fait de boire d’une façon immodérée n’est pas du tout un cas désespéré. Mais, force est de reconnaître qu’il est souvent difficile de vaincre l’alcoolisme tout seul, par ses propres moyens. La mère de famille que nous avons citée dans l’introduction a pu se sevrer de l’alcool grâce à l’aide professionnelle d’un centre de désintoxication et d’une volonté personnelle. En cas de syndrome de dépendance grave, l’hospitalisation sera nécessaire. Un traitement préventif contre le syndrome du sevrage alcoolique pourra être prescrit. Des médicaments seront aussi prescrits par la suite pour réduire l’envie compulsive de boire.
Seulement, ne croyez pas que la cure de désintoxication est à elle seule la solution à tous vos problèmes. Un traitement médical fera parti des moyens importants de vous libérer de l’esclavage de l’alcool, mais vous restez quoi qu’il en soit, l’acteur principal qui doit s’efforcer d’agir en harmonie avec votre volonté de mettre un terme à cette humiliante dépendance. La ‘bonne motivation’ de la personne alcoolique reste le facteur clé de la réussite d’un programme anti-alcool.
3ème Conseil: Penser à Atteindre de Nouveaux Objectifs
Le programme thérapeutique vous aidera certainement à vous abstenir d’alcool durant la phase initiale. Seulement, le pire est à redouter par la suite. De quoi s’agit-il ?
Le plus souvent, la privation d’alcool laisse un énorme vide dans votre vie. Vous passiez vos journées à boire, ceci consistait votre unique but dans la vie. Ce vide peut être responsable de rechutes successives. Voilà pourquoi, il faudra chercher à s’occuper différemment en cherchant à atteindre de nouveaux objectifs qui ont un sens, des objectifs qui vous donnent une nouvelle raison de vivre.
4ème Conseil: Surmonter une Rechute
Il est impossible de vaincre l’alcoolisme avec facilité, juste en suivant les trois conseils généraux cités plus haut. Les rechutes sont hélas fréquentes !
Confiez-vous à votre conjoint ou à un ami. Assurez-lui que vous voulez sortir de cet engrenage même après avoir rechuté plusieurs fois. Cette personne de confiance sera à même de vous encourager et vous conseiller d’une manière enthousiasmante. Ne baissez surtout pas les bras !
A chaque rechute, analysez les raisons de cette défaite passagère et tirez-en leçon. Réfléchissez sur les nouvelles stratégies à entreprendre pour ne pas répéter la même erreur. Soyez patient et optimiste. Evitez toute les situations à risque.
La personne anonyme citée plus haut a réussi à vaincre l’alcoolisme et cela fait plus de 20 ans qu’elle a arrêté de boire. Il peut en être de même pour vous, que vous soyez un homme, une femme et quel que soit votre âge. Alors, je vous souhaite beaucoup de détermination et une agréable libération !