Existe-t-il des plantes médicinales utilisés an phytothérapie pour soulager l’asthme et ses symptômes ? Oui, en Chine, en Inde, en Amérique du Nord, dans certains pays d’Afrique et dans plusieurs îles tropicales, beaucoup de patients qui ont recours à la médecine traditionnelle, traitent l’asthme par le moyen de plantes aux vertus antiasthmatiques.
Dans l’article précédent, nous avions mentionné 4 plantes efficaces pour soigner les crises d’asthme (Asmatica, Ephédra, Ginkgo Biloba et Noix de Malabar). Dans cet article, nous parlerons de 4 autres plantes aux propriétés antiallergiques, anti-inflammatoires ou antispasmodiques, pour prévenir ou soulager les symptômes associés à l’asthme : L’acore odorant, le boswellie, le coléus et la ricinelle des Indes.
1) Acore Odorant
L’acore odorant (Acorus calamus) aussi connu sous le nom de roseau aromatique ou jonc odorant est une plante herbacée aquatique de la famille des acoracées.
L’alpha-asarone a, un principe actif renfermé dans une huile essentielle de la racine de l’acore odorant, exerce des propriétés spasmolytiques et expectorantes par une action antagoniste vis-à-vis de l’histamine, de l’acétylcholine et de la sérotonine. Cette action thérapeutique permet d’empêcher les contractions d’origine spasmodique des muscles lisses de la paroi des bronches.
Le bronchospasme de l’asthmatique réduit le calibre des bronchioles, ce qui provoque une réduction du débit d’air qui les traverse. Lorsque les bronches de du patient asthmatique sont gorgées de glaire ou de mucus, la racine d’acore odorant est un remède naturel capable de désencombrer les poumons afin d’éviter la crise d’asthme.
Les naturopathes recommandent la prise de 650 milligrammes (0.65 g) de poudre de racine toute les 2 ou 3 heures jusqu’à ce que ces symptômes disparaissent et que le patient respire avec plus de facilité.
2) Boswellie
Le Boswellie ou Salai guggal (Boswellia serrata) est un petit arbre qui appartient à la famille des burséracées. On l’appelle aussi ‘arbre à encens’ car de son écorce on récolte une résine collante en pratiquant une incision peu profonde. Cette résine aux propriétés anti-inflammatoires fait partie de la pharmacopée officielle de l’Inde et de la Chine.
Les acides boswelliques contenus dans la résine de la plante boswellia inhibent la libération de leucotriènes B4 LTB4 qui sont de puissants activateurs de leucocytes impliqués dans l’inflammation aux effets bronchoconstricteurs.
Une étude clinique a démontré que dans le cadre d’un traitement naturel, la résine de boswellia fait disparaître l’asthme chez 70 % des patients asthmatiques. En phytothérapie et en médecine ayurvédique, la résine de boswellie est un remède efficace pour prévenir la dyspnée, les râles, la bronchite chronique et les crises d’asthme.
La posologie habituelle est de 150 mg par jour mais certains patients suivent une posologie allant jusqu’à 300 mg trois fois par jour, sans constater d’effets secondaires négatifs.
3) Coléus
Le Coléus (Coleus forskohlii ou Plectranthus barbatus) est une plante originaire de l’Inde appartenant à la famille des lamiacées et traditionnellement utilisée pour traiter l’obésité, l’hypothyroïdie et l’hypertension. Sa racine renferme un principe actif nommé forskoline (ou coléonol).
La forskoline est un activateur direct de l’adénylcyclase intracellulaire qui élève (à partir d’ATP) les taux cellulaires d’AMPc (adénosine monophosphate cyclique) et provoque la relaxation du muscle lisse entourant les bronches, une action thérapeutique qui peut aussi être bénéfique aux asthmatiques.
Selon Tufts Medical Center, deux études cliniques ont permit de conclure que la forskoline agit comme un stabilisateur pour des cellules qui libèrent de l’histamine. Il aide à assouplir également le tissu musculaire lisse ce qui en fait un remède naturel pour soigner l’asthme.
4) Ricinelle des Indes
La ricinelle des Indes (Acalypha indica) est une plante herbacée qui pousse abondamment dans bon nombre de pays africains, en Inde et dans les îles de l’Océan Indien (Madagascar, île de la réunion, île Maurice). Acalypha indica appartient à la famille des Euphorbiacées et est plus connue sous les noms vernaculaires d’oreille de chatte (ou z’oreille chatte en créole), herbe chatte ou ortie de l’Inde.
Dans le cadre de la médecine douce traditionnelle, la ricinelle des Indes est employée pour soigner l’asthme et guérir les patients qui souffrent de pneumonie, de toux, de bronchite et de dyspnée. Les parties aériennes de cette plante médicinale renferment entre autres de l’acalyphine et du ß-sitostérol.
Des études scientifiques ont identifié la présence de deux types de principes actifs dans »l’herbe chatte »: des lignanes et des flavonoïdes.
Les lignanes identifiés dans les feuilles de cette plante ont des vertus antibactériennes, antioxydantes, anticancéreuses, anti-inflammatoires et antispasmodiques.
En ce qui concerne les flavonoïdes (mauritianine, clitorine, nicotiflorine et biorobine), ils exercent une activité antifongique, antibactérienne, antivirale, spasmolytique, anticancéreuse et anti-inflammatoire. L’association de ces deux familles de substances actives renforce les bienfaits thérapeutiques de la ricinelle des Indes dans le traitement des symptômes de l’asthme.