En médecine fonctionnelle (la médecine qui traite les causes sous-jacentes des dysfonctions organiques), on observe un large éventail de problèmes de santé qui résultent pour la plupart de l’inflammation chronique.
Tandis que l’inflammation aiguë est une réponse naturelle et saine du corps pour aider à combattre les bactéries pathogènes et les infections, l’inflammation chronique, qui ne disparaît pas lorsque la menace disparaît, peut quant à elle contribuer à l’apparition de nombreuses pathologies dont les maladies auto-immunes et le cancer.
Il existe de nombreux remèdes naturels étonnants pour réduire l’inflammation, mais le jeûne intermittent est l’une des thérapies qui donnent des résultats spectaculaires.
Découvrez les 10 bienfaits principaux du jeûne intermittent. Comment le jeûne exerce-t-il des vertus thérapeutiques contre le cancer ? Quel est son action sur le système cardiovasculaire, l’intestin, les poumons, les fonctions cognitives, la glycémie, le poids et les fringales ?
Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?
Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?
Comme son nom l’indique assez clairement, le jeûne intermittent consiste à réduire la fréquence de la consommation des aliments en jeûnant pendant de longues heures ou de longs intervalles entre les repas. Le jeûne intermittent ou ‘intermittent fasting’ en anglais, alterne donc des périodes de privation volontaire de nourriture et des périodes d’alimentation normale.
Pour faire un jeûne intermittent, on suit un programme basé sur un horaire ou sur un autre. Autrement dit, il y a une grande liberté quant à l’horaire de la période de jeûne choisit ! Le plus populaire est l’horaire 16/8. Dans l’horaire 16/8, vous jeûnez pendant 16 heures de suite, par exemple de 20h à midi le lendemain, puis vous vous autorisez à consommer des aliments au cours des 8 heures suivantes, de midi à 20h00. Certains adeptes décident de jeûner pendant 24 heures, deux fois par semaine, pendant certaines périodes de l’année.
Quel est le principe du jeûne intermittent ?
Si vous lisez pour la première fois la définition de jeûne intermittent, vous pouvez penser que c’est une pratique tout à fait ridicule, que le principal dans la vie est de manger à chaque repas des aliments de qualité et bons pour la santé ! Vous pouvez même penser que le jeûne est dangereux pour la santé humaine.
En fait, pour ne pas considérer le jeune intermittent comme un ‘régime attrape-nigauds’, il faut chercher à comprendre le PRINCIPE de ce type de jeûne.
Le principe est le suivant : S’abstenir de manger pendant une période relativement longue permet aux intestins de se reposer et aux réponses inflammatoires de diminuer dans l’organisme. Il en résulte de multiples bienfaits pour l’ensemble du corps.
Est-ce que le jeûne intermittent est bon pour la santé ? examinons les 10 bienfaits principaux.
Les 10 bienfaits thérapeutiques du jeûne intermittent
1. Le jeûne intermittent est efficace contre le CANCER
Le jeûne et la restriction calorique peuvent ralentir et même stopper la progression du cancer, tuer les cellules cancéreuses, stimuler le système immunitaire et améliorer considérablement l’efficacité de la chimiothérapie et de la radiothérapie.
D’après les recherches des Docteurs Longo et Fontana de l’Université de Californie du Sud, une restriction calorique sans malnutrition est l’intervention physiologique la plus puissante pour augmenter la protection du corps contre le développement d’un cancer chez les mammifères. Cette thérapie permet de réduire les taux d’un certain nombre d’hormones anabolisantes, de facteurs de croissance et de cytokines inflammatoires. Le stress oxydatif et la prolifération cellulaire sont également diminués, tandis que plusieurs processus de réparation de l’ADN se trouvent stimulés.
Dans une étude scientifique publiée en 2016, les recherches a montré que le jeûne intermittent et la chimiothérapie combinés ralentissaient la progression du cancer du sein et du cancer de la peau. Les méthodes de traitement combinées ont amené le corps à produire des taux plus élevés de cellules lymphoïdes progénitrices (CLP) (issues des cellules souches hématopoïétiques) et de lymphocytes infiltrant les tumeurs. Les CLP sont les cellules précurseurs des lymphocytes, qui sont des globules blancs qui migrent dans une tumeur et sont connus pour tuer les tumeurs.
La même étude a noté que la restriction alimentaire à court terme rend les cellules cancéreuses sensibles à la chimiothérapie tout en protégeant les cellules normales, et qu’elle favorisait également la production de cellules souches.
Plusieurs études ont montré un lien entre le jeûne intermittent et un risque réduit de cancer du sein.
2. Le jeûne intermittent améliore la SANTÉ CARDIOVASCUMAIRE
On pense que le jeûne intermittent réduit le risque de maladie cardiaque en raison de sa capacité à abaisser les triglycérides et la pression artérielle et à augmenter le taux de cholestérol HDL bénéfique.
Dans le cadre d’un jeûne intermittent sur une période allant de 6 à 24 semaines, une étude publiée en janvier 2018 dans la revue ‘Future Cardiology’ a révélé qu’il réduisait le cholestérol total de 6 % à 21 %, le cholestérol LDL de 7 % à 32 % et les triglycérides de 16 % à 42 %.
En outre, ce type de jeûne a également réduit la tension artérielle systolique de 3 % à 8 % et la pression artérielle diastolique de 6 % à 10 %. Les améliorations les plus importantes ont été observées chez les participants qui ont perdu 6% ou plus de leur poids corporel.
Dans des études cliniques plus courtes sur une période de 2 jours à 12 semaines, le jeûne a entraîné une amélioration du poids corporel, de la masse de graisse, des triglycérides, de la taille des particules LDL et des protéines C réactive (un marqueur d’inflammation qui peut révéler des problèmes cardiaques imminents).
3. Le jeûne intermittent améliore les PATHOLOGIES AUTO-IMMUNES
Un régime alimentaire à jeun à moins de 1000 calories par jour pendant des cycles de trois jours améliore les symptômes associés aux maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques et le lupus.
4. Le jeûne intermittent régule la GLYCÉMIE
Avec sa capacité éprouvée à réduire la résistance à l’insuline et à augmenter le métabolisme, le jeûne intermittent peut être recommandé aux patients souffrant d’hyperglycémie (trop de sucre dans le sang).
Dans une étude publiée en 2012, il a été révélé les bienfaits du jeûne sur des souris. Dans cette étude, les souris ont été séparées en deux groupes. Dans le premier groupe, les souris ont été autorisés à manger autant qu’ils le souhaitaient jour et nuit. Dans le deuxième groupe, la prise alimentaire était limitée à seulement 8 heures tous les cycles de 24 heures. Les souris ont mangé le même type d’aliment, et ont fini par consommer la même quantité de calories aussi.
Cependant, l’impact sur les deux groupes de souris était différent de plusieurs façons. Dans le deuxième groupe, la sensibilité à l’insuline a été améliorée, ce qui est une bonne chose car cela contribue à réduire le risque de prise de poids et de maladies chroniques y compris le diabète de type 2.
5. Le jeûne intermittent favorise la PERTE DE POIDS
Pourquoi certaines personnes ont-elles des difficultés à perdre du poids ? Cela peut être la conséquence de ce qu’on appelle : « la résistance à la perte de poids ». De quoi s’agit-il ? La résistance à la perte de poids peut souvent être due à un déséquilibre hormonal sous-jacent. La leptine appelée aussi ‘hormone de la satiété’ est une hormone digestive qui régule les réserves de graisses dans l’organisme et l’appétit en contrôlant la sensation de satiété. La résistance à la leptine se produit lorsque le cerveau cesse de reconnaître ses signaux. Cela se traduit par un stockage de la graisse au lieu de l’utiliser sous forme d’énergie.
Il a été démontré que le jeûne intermittent améliore l’inflammation chronique qui peut émousser les sites du récepteur de la leptine du cerveau. Une fois ces récepteurs en bon état de marche grâce aux bienfaits du jeûne intermittent, le cerveau envoie à nouveau des messages pour augmenter le métabolisme, supprimer l’appétit et réduire la masse de graisse.
6. Le jeûne intermittent réduit les FRINGALES
Si vous craignez de mourir de faim pendant le jeûne, vous vous trompez lourdement ! En effet, le jeûne intermittent diminue le taux de la ghréline, l’hormone de la faim, qui à son tour peut augmenter les taux de la dopamine dans le cerveau.
Les études constatent systématiquement une perte d’appétit chez les patients qui suivent un protocole de jeûne. Considérons une fascinante étude suédoise de 1990 qui révèle l’effet du jeûne sur la faim et les fringales. Deux groupes de patients obèses suivent un régime. Le premier groupe suit un régime de restriction calorique tandis que l’autre suit un protocole de jeûne. On note leur appétit sur une période de 3 semaines.
Au terme de l’essai clinique, on a observé que le groupe ayant suivi un régime de restriction calorique a connu des changements très minimes en ce qui concerne la faim et les envies de manger. Ils étaient toujours en quête de nourriture. En revanche, le groupe à jeun, a perdu toute réactivité aux stimuli alimentaires, avec des réactions de faim et de soif presque nulles !
L’étude a conclu que la faim et les envies de fumer restent constantes avec une restriction calorique, mais diminuent avec le jeûne.
Le jeûne peut également aider les gens qui mangent leurs émotions et met un terme aux fringales.
7. Le jeûne intermittent augmente la FONCTION COGNITIVE
Des études ont montré que le jeûne intermittent peut améliorer les troubles cérébraux dégénératifs tels que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.
On a constaté qu’après le jeûne, les souris étaient plus alertes. Certaines parties du cerveau qui sont impliquées dans la mémoire et l’apprentissage étaient plus actif. De plus, dans le cerveau des souris, les chercheurs ont trouvé que le facteur neurotrophique issu du cerveau (BDNF) a augmenté de 50 %. Cette protéine joue un rôle important dans la prolongation de la vie des cellules nerveuses. Elle favorise la croissance de nouvelles cellules nerveuses et améliorant globalement le fonctionnement cognitif.
8. Le jeûne intermittent améliore la SANTÉ PULMONAIRE
Une étude a montré la capacité du jeûne intermittent à diminuer les symptômes de l’asthme et à réduire le stress oxydatif. Ce bienfait est surtout notable chez les personnes obèses qui souffrent de l’asthme. L’obésité étant un facteur de risque pour l’asthme, lorsqu’un patient perd du poids, les symptômes de l’asthme diminuent en même temps.
Le jeûne intermittent est un moyen relativement facile pour perdre du poids et il est donc bénéfique chez les personnes asthmatiques qui sont obèses.
9. Le jeûne intermittent aide à SOIGNER L’INTESTIN
Le jeûne intermittent abaisse naturellement l’inflammation dans l’intestin ce qui permet d’améliorer les problèmes intestinaux inflammatoires tels que le SCI, la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn.
10. Le jeûne intermittent PROLONGE la VIE
L’une des applications les plus excitantes du jeûne intermittent peut être sa capacité à prolonger la durée de vie.
Des études chez le rat ont montré que le jeûne intermittent prolonge la durée de vie d’une manière similaire à la restriction calorique continue. Une étude a révélé que les rats qui jeûnaient tous les deux jours vivaient 83% plus longtemps que les rats qui n’avaient pas jeûné.
Bien que ce soit loin d’être prouvé chez les humains, le jeûne intermittent est devenu très populaire dans nos sociétés où l’on recherche les moyens de vivre plus longtemps !
Compte tenu des bienfaits connus du jeûne intermittent sur le métabolisme, il est logique de penser qu’il pourrait nous aider à vivre une vie plus longue et plus saine.
Les bienfaits que procure le jeûne sur l’animal sont-ils les mêmes sur l’être humain ?
Certaines études sont réalisées sur un groupe de patients tandis que d’autres sont faites sur des animaux. Les souris ne sont pas des hommes ! Nous ne pouvons donc pas supposer que les résultats de ces études animales s’appliquent de la même manière aux êtres humains. Cependant, ce type de recherche sert à nous rappeler que ce n’est pas seulement ce que nous mangeons qui est important pour la santé, mais aussi les fréquences de notre alimentation. Il est clair que le jeûne exerce un impact sur le poids et le bien-être. Et même si la recherche a surtout été dirigée dans un premier temps sur des animaux, elle apporte au moins un certain crédit à l’idée que le jeûne peut être bénéfique pour la santé humaine !
Remarques et Précautions
Avant de commencer votre plan de jeûne intermittent, il est important de discuter avec un médecin pour vous assurer qu’il vous convient.
Les femmes devraient être particulièrement prudentes car il existe des opinions partagées sur la question de savoir si certains protocoles à jeun sont bons pour l’équilibre hormonal féminin. En outre, si vous souffrez de fatigue surrénale ou de problèmes de santé intestinaux, vous devez en tenir compte avant de commencer un tel régime.
Si vous avez des antécédents de troubles alimentaires, vous voudrez probablement éviter le jeûne.