Chaque année, 50.000 Français décèdent prématurément d’un arrêt cardiaque, soit une centaine par jour !
Grâce aux premiers secours apportés par le ou les témoins présents au moment du drame, beaucoup de personnes peuvent être sauvées. Mais, il faut agir vite et bien connaître les gestes qui sauvent.
Si la victime est inconsciente et ne respire plus, des compressions thoraciques et des insufflations doivent être réalisées.
Dans cet article, découvrez les 7 gestes de premiers secours qui vous permettront de sauver une vie si vous vous trouvez en présence d’une personne victime d’une crise cardiaque. Vous apprendrez à faire la différence entre une crise cardiaque et un arrêt cardiaque. Quels sont les signes avant-coureurs de l’arrêt cardiaque ? Quel numéro dois-je composer pour appeler les secours ?
Qu’est-ce qu’un arrêt cardiaque ?
Un arrêt cardiaque est une interruption soudaine des battements cardiaques. Le cœur n’arrive pas à faire circuler le sang dans le cerveau et le reste du corps en raison d’un problème au niveau du système électrique (fibrillation ventriculaire) de ce dernier.
Il en résulte une perte de conscience brutale avec disparition du pouls et de la respiration. On parle dans le jargon médical d’un ACR ou d’un ‘arrêt cardio-respiratoire’.
➤ VIDEO – Arrêt cardiaque – Que faire ? – VIDEO
Pourquoi chaque seconde compte pour sauver une victime d’un ACR ?
En l’absence d’un approvisionnement d’oxygène de plus de 3 minutes, le cerveau humain peut souffrir de lésions irréversibles, c’est-à-dire d’une destruction plus ou moins étendue du tissu nerveux qui peut conduire à un handicap, un trouble de la mémoire, etc. puis à la mort.
Il faut prendre conscience qu’à peine plus de 10% des personnes survivent après un arrêt cardiaque hors de l’hôpital !
Si le cœur est redémarré en moins de 3 minutes et qu’une oxygénation correcte est assurée, les chances de survie de la victime sans séquelles sont importantes.
Différence entre un ‘ARRÊT cardiaque’ et une ‘CRISE cardiaque’
Attention ! Un arrêt cardiaque n’est pas du tout synonyme d’une crise cardiaque !
La crise cardiaque est un infarctus du myocarde (IDM), c’est-à-dire une obstruction de l’artère coronaire qui entraîne une nécrose ou destruction partielle du muscle cardiaque. Cette gêne à la circulation sanguine peut être causée par une athérosclérose ou un caillot sanguin.
Afin d’illustrer la différence entre ces deux pathologies, nous pouvons associer l’arrêt cardiaque à un problème électrique et la crise cardiaque à un problème de ‘tuyauterie’.
Les signes avant-coureurs de l’arrêt cardiaque
Dans plus d’un cas sur 2, les signes avant-coureurs sont perceptibles entre 4 semaines et 1 heure avant la survenue de l’arrêt cardiaque. L’arrêt cardiaque peut être précédé d’un malaise général. Voici une liste de certains signes avant-coureurs de l’arrêt cardiaque :
1. Douleur dans la poitrine, oppression thoracique et sensation de brûlure
2. Inconfort ou douleurs dans le cou, la mâchoire, l’épaule, le bras ou le dos
3. Palpitations (le cœur s’emballe, les battements deviennent plus forts, plus rapides)
4. Évanouissements, syncope (perte complète de connaissance soudaine et brève)
5. Dyspnée / Essoufflement (difficulté respiratoire)
6. Sueurs, peau moite et froide
7. Nausée et/ou vomissements
8. Étourdissements
REMARQUE : Dans certains cas, l’arrêt cardiaque peut survenir brutalement sans aucun signe avant-coureur !
Les 7 gestes de premiers secours
1. Sécurise les lieux et les personnes
Tu as peut-être déjà entendu cette formule secouriste : « Protéger, Alerter, Secourir » ?
Dans un premier temps, n’approche du lieu que s’il n’existe aucun risque pour toi. Après évaluation de la situation, mets la personne inconsciente en sécurité si cela est nécessaire.
Dans tous les cas de figure, place la victime sur un plan dur, le plus souvent à terre.
2. Vérifie si la personne est consciente
Agenouille-toi à côté de la victime. Evalue la situation. La victime réagit-elle ? Respire-t-elle normalement ou pas du tout ?
3. Préviens les secours d’urgence
Demande à quelqu’un de prévenir les secours d’urgence ou fais-le toi-même si tu es seul(e).
¶ Quel numéro dois-tu composer ?
Le 15 : Le SAMU (Il intervient 24 heures sur 24 pour tout problème urgent de santé). Tu seras d’abord en contact avec un Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale.
Voici les informations qu’il faut obligatoirement lui donner : Tes nom, prénom, adresse et numéro de téléphone ; ainsi que ceux de la personne malade s’il ne s’agit pas de vous-même. Il vous faut ensuite lui indiquer la nature du problème, l’état de la victime et les premières mesures prises (Les gestes que tu as effectué sur la victime).
Le 18 : Les sapeurs-pompiers (Ils interviennent surtout pour les accidents et les incendies).
Le 112 : Il s’agit du numéro d’urgence européen recommandé aux étrangers en France et aux Français se trouvant à l’étranger. il concerne toutes les urgences (médicales, incendies, police…).
Le 115 : Le SAMU social qui intervient pour les personnes en détresse sociale (sans abri..)
Remarque : Tous les numéros d’urgence de FRANCE TELECOM® (15, 17 et 18) sont gratuits et accessibles par tous les postes commutés, même lorsque la ligne téléphonique a été supprimée, ou qu’il n’y a pas de tonalité.
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4. Effectue 30 massages cardiaques
Effectue 30 massages cardiaque ou compressions thoraciques à une fréquence de 100 par minute, sans dépasser 120 /mn, soit environ 2 compressions par seconde.
¶ Comment unir et positionner les deux mains ?
Place le talon d’une de tes mains au milieu de la poitrine nue de la victime d’un arrêt cardiaque et pose le talon de l’autre main sur ta première main.
¶ Où positionner exactement ses mains sur la poitrine de la victime ?
Au centre de la poitrine, sous la ligne des seins, sur le sternum. Attention ! N’appuie ni sur les côtes, ni sur la partie inférieure du sternum.
¶ Dans quelle position doit se trouver mon corps au moment des compressions ?
Positionne-toi de façon à ce que tes épaules soient à l’aplomb de la poitrine de la personne en danger. Bras tendus, comprime verticalement le sternum en l’enfonçant de 5 à 6 cm.
Après chaque pression, laisse la poitrine de la victime reprendre sa position initiale afin de permettre au sang de revenir vers le cœur. Maintiens tes mains en position sur le sternum.
5. Pratique ensuite 2 insufflations
Place la tête de la victime en arrière, élève son menton, place une main sur son front et pince ses narines entre le pouce et l’index. De l’autre main, maintiens son menton de telle sorte que sa bouche s’ouvre.
Inspire normalement puis penche-toi vers la victime afin de couvrir entièrement sa bouche par la tienne. Puis réalise lentement et régulièrement la première insufflation. La poitrine de la victime doit se soulever à chaque fois que tu souffles. Inspire de nouveau normalement et pratique une deuxième insufflation.
6. Alterne 30 massages cardiaques et 2 insufflations
Il faut poursuivre ces deux gestes en les alternant : massage + ventilation + massage + ventilation, etc.
Une réanimation cardio-pulmonaire (ou RCP) associe les compressions thoraciques (massage cardiaque) et une ventilation artificielle (en l’absence de matériel : Ambu, masque, Pocket-Mask ®, la respiration artificielle se fait par le moyen d’un bouche-à-bouche ou d’un bouche-à-nez).
7. Continue la réanimation jusqu’à ce que les secours d’urgence arrivent
Lorsque tu pratiques la RCR (réanimation cardio-pulmonaire), même si ce n’est pas parfait, tu donnes à la victime une meilleure chance de survivre.
Continue donc la réanimation jusqu’à ce que les secours d’urgence arrivent et poursuivent la réanimation, ou que la victime reprenne une respiration normale.
Un arrêt cardio-respiratoire nécessite absolument un choc électrique pour rétablir un rythme cardiaque normal. Le massage cardiaque permet de gagner du temps en attendant l’utilisation du défibrillateur, un appareil qui fait passer un courant électrique dans le cœur afin de rétablir un rythme cardiaque normal (sinusal). Le samu ou les pompiers sont bien évidemment équipés d’un tel matériel.