La pandémie actuelle paralysant le monde est due au SRAS-CoV-2, officiellement appelé COVID-19 par l’OMS. La principale manifestation clinique de la COVID-19 est la présence de symptômes respiratoires, mais certains patients développent des complications cardiovasculaires et rénales sévères. Combattre les nouveaux virus émergents a toujours été un grand défi.
Les études scientifiques avaient déjà démontré que la curcumine est un remède naturel contre des virus, comme le virus de la stomatite vésiculaire (VSV), le virus para-influenza de type 3 (HPIV-3), le virus de l’herpès simplex et le virus respiratoire syncytial (HRSV).
Qu’en est-il du coronavirus ? La curcumine, le principal polyphénol présent dans le rhizome de Curcuma longa ou curcuma, est-elle aussi efficace pour combattre naturellement la COVID-19 ? Quel est le mode d’action de la curcumine ? La curcumine est-il un remède préventif ou curatif ?
Qu’attend-on d’un agent antivirus ?
Le virus utilise des mécanismes cellulaires pour pouvoir se reproduire dans les cellules hôtes.
Le but des agents antiviraux est d’empêcher la croissance des virus dans les cellules infectées sans nuire aux cellules saines.
Les processus de réplication des virus comprennent les étapes suivantes : l’attachement, la pénétration, la décapsidation et la réplication du génome et l’expression génique.
Toutes ces étapes sont autant de cibles thérapeutiques potentielles.
10 Effets et bienfaits principaux de la curcumine contre le coronavirus
Les preuves scientifiques suggèrent que la curcumine est aussi un agent antiviral contre le coronavirus. Des recherches antérieures avaient révélé que la curcumine interagit directement avec environ 30 protéines.
La curcumine agirait à la fois sur le virus et nos propres cellules.
- Il a été démontré qu’un traitement à base de curcumine peut modifier ou altérer la structure des protéines de surface du virus, bloquant ainsi son entrée dans la cellule humaine ou animale qu’il cherche à infecter. Cette action est aussi efficace contre le coronavirus.
- De plus, la curcumine a un effet sur les protéines membranaires en modulant les caractéristiques de la bicouche lipidique de nos propres cellules (cellules l’hôte) (Références : T.‐Y. Chen et al., 2013).
- La curcumine module également les cascades de signalisation intercellulaire qui sont essentielles pour une réplication efficace du virus telle que l’atténuation de la signalisation NF-κB et PI3K / Akt.
- Le pigment jaune du curcuma affecte également les modifications cellulaires post-transcriptionnelles et post-traductionnelles, limitant ainsi la multiplication virale en interférant avec les étapes cruciales de son cycle de réplication, y compris la réplication du génome et l’attachement viral. (Références : Ahn, Sethi, Jain, Jaiswal, & Aggarwal, 2006; D . Mathew et Hsu, 2018; Praditya et al., 2019; Puar et al., 2018).
- Les interférons (IFN) de type I et de type II produits naturellement par les cellules du système immunitaire humain jouent un rôle important dans la destruction des virus dans l’organisme. Il existe de plus en plus de preuves de l’action de la curcumine sur les interférons (IFN) dans différentes maladies virales (Références : Jasso-Miranda et al., 2019; Mounce, Cesaro, Carrau, Vallet et Vignuzzi, 2017; Sordillo et Helson, 2015).
- La curcumine a des effets anti-inflammatoires et anti-fibrotiques en réduisant l’expression des chimiokines et cytokines cruciales impliquées dans l’infection pulmonaire telles que l’IFNγ, la MCP-1, l’IL-6 et l’IL-10 (références : Avasarala et al., 2013).
- Les patients atteints de la COVID-19 souffrent dans la forme grave d’un œdème pulmonaire dû de l’accumulation de liquide dans les poumons ainsi que des amas inflammatoires constitués de matière fibrinoïde et de cellules géantes multinucléées. Récemment, des preuves montrent qu’un traitement prophylactique de curcumine diminue l’inflammation et entraîne une diminution de l’afflux de liquide dans les poumons des rats sous hypoxie.
- Le SRAS-CoV-2 provoque des symptômes respiratoires en infectant les cellules épithéliales alvéolaires. Ces symptômes sont plus prononcés chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires. La curcumine diminue significativement la pression artérielle moyenne et améliore la fibrose cardiaque chez le rat grâce à une régulation positive du récepteur de l’angiotensine II de type II, une régulation négative du récepteur de l’angiotensine II de type I et une augmentation de l’ECA2 dans le myocarde (Pang et al., 2015).
- Il existe une incidence accrue de lésions rénales aiguës après une infection par la COVID-19. Il a été démontré que les patients atteints de lésions rénales aiguës ont un taux de mortalité plus élevé (Références : Cheng et al., 2020). La curcumine réduit potentiellement la fibrose rénale aux stades d’amorçage et d’activation en supprimant l’inflammation causée par une réduction des taux de MCP-1, NF-κB, TNF-α, IL-1𝛽, COX-2 et cav-1. Ainsi, la curcumine pourrait être potentiellement bénéfique dans le traitement de l’inflammation rénale associée à la COVID-19.
- Le stress oxydatif est présent dans toutes les lésions pulmonaires graves, y compris ceux causé par infection cause par la COVID-19. La curcumine a potentiellement des propriétés antioxydantes bénéfiques dans le traitement du stress oxydatif causé par le SRAS-COV-2 dans les poumons.
Curcumine et Biodisponibilité
Yang et coll. ont démontré que l’administration intraveineuse de curcumine (10 mg / kg) entraînait une meilleure biodisponibilité par rapport à l’administration orale avec une dose plus élevée (500 mg / kg) (K. Y. Yang, Lin, Tseng, Wang et Tsai, 2007).
Conclusion
La capacité de la curcumine à interagir avec une large gamme de cibles moléculaires en fait un candidat approprié pour la gestion de l’infection à coronavirus au niveau de nombreux organes, y compris le foie, le système cardiovasculaire et les reins.
La curcumine pourrait également moduler les voies de signalisation cellulaire telles que l’inflammation, l’apoptose et la réplication de l’ARN.
La curcumine peut également supprimer l’œdème pulmonaire et les voies associées à la fibrose dans l’infection au COVID-19.
La plupart des investigations ont été réalisées sur l’animal. Des essais cliniques sont donc nécessaires pour démontrer l’efficacité potentielle de la curcumine contre l’infection par le SRAS-CoV-2 et ses complications chez l’homme.
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