Qu’est-ce qu’un polype du côlon ? Les polypes du gros intestin sont-ils cancéreux ? Quels sont les différents types de polypes et comment les distingue-t-on ?
Quels sont les symptômes de la présence d’un polype recto-colique ?
Comment diagnostiquer un polype du côlon et en quoi consistent les examens de dépistage ? Comment traiter les polypes du côlon ? Est-il possible de prévenir l’apparition de polypes dans le gros intestin ?
Existe-t-il un remède naturel à cet effet ?
Les Polypes du Côlon ou du Rectum – Définition
Les polypes sont des excroissances anormales de tissu qui se développent sur la muqueuse ou couche interne du gros intestin (côlon) ou du rectum. La présence de nombreux polypes sur une même muqueuse est appelée polypose.
Certains polypes sont plats, d’autres ont une tige. Leur diamètre peut varier entre 2 mm et 5 cm. Les polypes sont un des problèmes les plus courants qui affectent le côlon et le rectum. Dans nos sociétés, ces excroissances se produisent chez 15 à 20% des adultes.
Les Polypes du Côlon sont-ils Cancéreux ?
La plupart des polypes du côlon sont bénins, ce qui signifie qu’ils ne sont pas cancéreux. Mais certains types de polypes, généralement de type adénomateux (voir plus loin), peuvent devenir un cancer.
Les polypes plats peuvent être plus petits et plus difficiles à voir et sont plus susceptibles d’être cancéreux que les polypes en forme de champignon. Le temps requis pour produire la transformation adénome – cancer est supérieure à 5 ans, avec une moyenne entre 10-15 ans.
Polypes du Côlon – Classification des Différents Types de Polype
La classification des polypes se fait selon les résultats de l’histologie ou l’étude de la structure des tissus et des cellules qui les composent ainsi que la façon dont ils se développent.
Résultats de l’histologie du côlon :
1) Polypes néoplasiques épithéliaux ou polypes adénomateux du côlon
L’adénome tubulaire (75 à 90% des polypes adénomateux), sont recouverts d’une muqueuse cylindrique (tubulaire) non différenciée. Ils sont le plus souvent pédiculés, leur surface est plane et secrètent peu de mucus. Les adénomes tubuleux peuvent parfois mais rarement générer un cancer. Si les polypes ont plus de 2 cm de diamètre le risque qu’ils deviennent cancéreux est de l’ordre de 30%.
L’adénome villeux (1 à 5% des polypes adénomateux) est en général volumineux et sessile (plat). Sa surface granulaire reproduit les villosités intestinales avec un aspect velu. Il sécrète beaucoup de mucus et saigne facilement. Ce type de polype se situe dans le colon gauche. A taille égale, l’adénome villeux est plus apte à dégénérer en cancer qu’un polype tubulaire.
L’adénome tubulo-villeux (9 à 20% des polypes adénomateux), présente à la fois des caractéristiques de l’adénome villeux et de l’adénome tubuleux.
2) Polypes néoplasiques non épithéliaux
Le léiomyome : Les léiomyomes sont des tumeurs bénignes issues des fibres musculaires lisses.
Le lipome : Le lipome est une tumeur bénigne rare constituée de tissus graisseux.
Le neurofibrome : Les neurofibromes dérivent du système nerveux périphérique.
L’ hémangiome est une tumeur bénigne du côlon qui se développe aux dépend des vaisseaux sanguins.
3) Polypes hamartomateux
Les polypes juvéniles touchent 1 à 2% des grands enfants et des adolescents. Lorsque le polype est isolé, il y a peu de risque mais lorsqu’ils sont héréditaires et multiples (environ un tiers des cas) le risque de développer un cancer du côlon est de 10%.
Les polypes du syndrome de Peutz-Jeghers, quant à eux, se rencontrent parfois dans l’intestin grêle (jéjunum – iléon), ce qui les rend plus difficiles à diagnostiquer car ils ne sont pas accessibles à l’exploration avec l’endoscope classique à fibres optiques. Les polypes de l’intestin grêle peuvent causer des symptômes d’occlusion intestinale (blocage de l’intestin) ou des douleurs abdominales. Le risque cancéreux est plutôt rare mais peut être lié à la dégénérescence des polypes.
4) Polypes inflammatoires
Ce type de polypes se rencontre dans le cas de maladies inflammatoires chroniques (la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn). Ces pseudo-polypes sont totalement inoffensifs, mais peuvent parfois être confondus avec les polypes adénomateux.
5) Polypes hyperplasiques
Le polype hyperplasique n’est généralement pas malin, mais il a récemment été découvert qu’il pourrait être précancéreux s’il se développe dans le côlon droit ou ascendant.
Identification du polype du côlon selon sa forme :
1) Polypes pédiculés : Ils ont la forme d’un champignon avec un chapeau et une tige parfois large et courte, parfois longue et mince.
2) Polypes sessiles : Contrairement au polype pédiculé, le polype sessile est fixé directement sur la muqueuse, il ne possède pas de pédicule ou tige. Il a une large base d’implantation plutôt plate.
Quels sont les Symptômes des Polypes du Côlon ?
La plupart des personnes atteintes de polypes intestinaux au côlon n’ont pas de symptômes. Cependant certaines personnes présentent certains symptômes. Certains adénomes peuvent saigner: moins de 5% des patients atteints de polypes peuvent remarquer du sang dans les selles: les selles sont noires (méléna) ou bien le sang peut apparaître sous forme de traînées rouges.
L’adénome villeux peut produire de grande quantité de mucus qui est éliminé sous forme de fausses diarrhées. Si les polypes sont grands, au delà de 2 cm de diamètre, ils peuvent créer une certaine obstruction du côlon causant des douleurs abdominales et une constipation.
Si vous avez un de ces symptômes, consultez un médecin pour identifier la cause du problème.
Quelles sont les Personnes les Plus Sujettes aux Polypes du Côlon
N’importe qui peut avoir des polypes intestinaux, mais certaines personnes sont plus susceptibles d’en développer que d’autres.
Vous pouvez avoir une plus grande chance d’obtenir des polypes si : vous avez plus de 50 ans, vous avez eu des polypes avant, quelqu’un de votre famille a eu des polypes, quelqu’un de votre famille a eu un cancer du gros intestin (cancer du côlon), vous avez eu un cancer de l’utérus ou de l’ovaire avant l’âge de 50 ans.
Vous pourriez aussi être plus susceptibles d’obtenir des polypes du côlon si : vous manger beaucoup d’aliments gras, vous fumez, vous consommez de l’alcool, vous ne faites pas d’exercices physiques ou vous avez un surpoids.
Diagnostic – Examens pour Détecter des Polypes du Côlon
Le médecin peut utiliser un ou plusieurs examens pour vérifier la présence de polypes du côlon.
• Le lavement baryté : Le médecin injecte par le moyen d’une petite canule un liquide appelé baryum (un produit de contraste opaque aux rayons X) dans votre rectum avant de prendre des rayons X de votre gros intestin. Le Baryum rend votre intestin blanc sur les images ou clichés radiographiques. Les polypes sont sombres, de sorte qu’ils sont faciles à voir.
• La sigmoïdoscopie : La sigmoïdoscopie est un examen du rectum et du côlon. Le gastro-entérologue insère un sigmoïdoscope, un tube éclairé, mince, creux et souple dans votre rectum à travers lequel il peut explorer le segment sigmoïde, un segment de l’intestin situé juste en amont du côlon (le dernier tiers de votre gros intestin).
• La coloscopie ou colonoscopie : La coloscopie est un examen visuel du côlon par l’intermédiaire d’une sonde à fibre optique ou munie d’une caméra qui montre des images sur un écran vidéo, une exploration plus complète qu’avec un sigmoïdoscope. L’examen peut être conduit sous anesthésie générale ou sous sédation légère. Le tube dispose d’un outil qui peut enlever des polypes. Le médecin prélève habituellement des petits morceaux de muqueuse (biopsie) durant la coloscopie pour une analyse en laboratoire.
• La tomodensitométrie (TDM) ou scanographie : Le tomodensitomètre est un scanner relié à un ordinateur qui mesure l’absorption des rayons X par les tissus du grand intestin avant de numériser et de reconstituer des images en 2 ou 3 dimensions des structures anatomiques. Les images de la partie explorée correspondent à des coupes d’une épaisseur de 1 à 10 millimètres.
• Examen des selles : L’ Hemoccult II® (hémoculture) permet de déceler la présence microscopique de sang dans les selles (sang occulte). Cette présence de sang évoque l´existence d’une lésion ou polype(s) au niveau du côlon ou du rectum. En cas de test négatif (97% des cas), la personne est invitée à renouveler ce dépistage deux ans plus tard.
Polypes du Côlon et Traitements
Dans la plupart des cas, le médecin prélève des polypes du côlon au cours d’une sigmoïdoscopie ou d’une coloscopie. Les polypes sont ensuite examinés pour savoir si c’est un cancer. Si vous avez eu des polypes du côlon, le médecin voudra vous faire tester régulièrement à l’avenir.
La polypectomie
La plupart des polypes ou tumeurs bénignes peuvent être enlevés au moment de la coloscopie. Il s’agit une petite intervention chirurgicale par voie endoscopique. Une technique très souvent utilisée consiste à introduire à travers le coloscope une anse (boucle d’un fil spécial). Le fil enserre la tige du polype qui l’attire vers le centre de la lumière intestinale.
Le gastro-entérologue utilise un courant électrique (électrocoagulation : 15 à 20 W durant 10 à 15 secondes) pour couper les tissus tumoraux et coaguler les vaisseaux sanguins. Les polypes retirés sont examinés au microscope afin de vérifier qu’ils ne contiennent pas de cellules cancéreuses. C’est une méthode sûre, non douloureuse, qui peut toutefois présenter le risque de perforer la paroi de l’intestin (0.33 % des cas de polypectomie).
Chirurgie conventionnelle
Si le polype est très volumineux (diamètre de plus de 4 cm), que sa base au niveau de la paroi de l’intestin est très large ou que la tumeur est inaccessible à l’endoscope, il faudra l’extirper par le moyen d’une chirurgie conventionnelle. L’opération consiste à ouvrir l’abdomen, à extirper le segment de l’intestin qui contient le polype et à reconnecter les deux extrémités sectionnées (anastomose).
Traitements de la PAF – Médicaments et Remède Naturel
La polypose recto-colique familiale ou PAF (‘familial adenomatous polyposis’ en anglais) est une maladie héréditaire rare qui prédispose au cancer du côlon.
Médicaments allopathiques : Le sulindac® (Arthrocine) administré au long cours, à la dose de 100 à 400 mg par jour chez les patients atteints de polypose recto-colique familial, entraîne une diminution du nombre et de la taille des polypes. Il en est de même des médicaments inhibiteurs sélectifs de la COX-2 ou coxibs (celecoxib®) et de l’acide eicosapentaénoïque (EPA). L’aspirine administrée à la dose de 600 mg par jour diminue le nombre de cancers colorectaux au cours du syndrome de Lynch.
Remèdes naturels : Au cours d’une étude clinique, des patients souffrants de la Polypose Recto-colique Familiale ont pris trois fois par jour et par voie orale un remède naturel qui contenait les principes actifs contenus dans l’oignon et le curry à savoir la quercétine (voir l’article: L’oignon et la quercétine pour combattre le cancer) et la curcumine.
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Le remède naturel a été prescrit sur une période de six mois. Au terme de ce traitement phytothérapique, les scientifiques ont constaté que le nombre de polypes avait été réduit de 60,4%, tandis que la taille des polypes avait diminué de 50,9% chez ces patients volontaires.
Un résultat intéressant qui tend à démonter que la consommation d’oignon et de curry est un atout alimentaire pour lutter contre le développement de certains polypes et cancers.